LA NOBLE COUR FEMININE de l'humble Monsieur Vincent.

Humble prêtre-paysant, M. Vincent a su mobiliser au service des pauvres les plus grands noms de la noblesse et de la bourgeoisie française. "La Charité devient une mode" disait-on. Plus qu'une mode, ce fut un élan généreux, durable et bien organisé. A vrai dire, "Les Dames de la Charité" sont les premières des grandes fondatoins de notre Saint. C'est en 1617, à Châtillon-les-Dombes, que la première Association prit naissance. Dès 1629, Paris avait son premier groupe en la paroisse de Saint-Sauveur. Bientôt la France entière se couvrira d'un vaste réseau de "Charité", depuis la cour de Saint-Germain jusqu'en des moindres villages de Picardie et de Champagne.
Un livre entier serait nécessaire pour conter cette magnifique contagion d'amour et de solidarité. Bornons-nous, puisqu'il le faut, à citer le nom de quelques Dames de Charité qui ont puisamment aidé Monsieur Vincent.

La Présidente Goussault.
Jeune veuve du président de la Cour des Comptes, elle fut l'auxiliaire inlassable du Saint et la première Présidente des Dames de Charité. Très fortunée et très belle, elle aimait les pauvres de toute son âme. "On voit que vous les aimez, lui disait une Dame, vous paraissez deux fois plus belle en leur parlant".

Mademoisselle de Fay.
De très noble naissance, elle était disgraciée quant à la nature. Elle supportait avec le sourire cette pénible infirmité - elle avait une jambe hydropique. Elle ne refusait rien aux pauvres, ni à Dieu. "Je n'ai jamais vu une âme aussi unie à Dieu" disait d'elle M. Vincent.


La Duchesse d'Aiguillon.
Nièce du Cardinal de Richelieu, elle disposait d'une fortune colossale qu'elle distribua en bonnes oeuvres. Elle aida M. Vincent en toutes ses créations charitables et l'obligea d'accepter le fameux carrosse lorsqu'il tomba malade. Corneille lui dédia "Le Cid". Elle le méritait bien.

La Reine Anne d'Autriche
Veuve de Louis XIII, elle n'oublia jamais que M. Vincent avait assisté le défunt roi à son lit de mort. Elle se levait de son fauteuil lorsqu'il paraissait à la Cour et elle apprit au jeune Roi Louis XIV à protéger et soutenir les missionnaires et les Soeurs de M. Vincent.

La Princesse de Condé
Mère du vainqueur de Rocroy, elle était le grand appui financier de Louise de Marillac. Elle visitait avec elle les pauvres dans leurs mansardes et dans leurs taudis.

Louise de Gonzague
Très mondaine, cette haute princesse était pourtant très assidue à visiter les malades de l'hôtel-Dieu qu'elle se plaisait à combler. Devenue Reine de Pologne, elle voulut absolument avoir des Soeurs de Charité et des Missionnaires. M. Vincent ne put les lui refuser.

Madame de Miramion.
Admirable apôtre, elle fonda une Maison d'Enfants Trouvés et un Refuge pour filles perdurs. Son émule, Madame de Polaillon, ouvrait de son côté un foyer pour jeunes filles en danger moral. Ces deux femmes, guidées par M. Vincent, étaient en avance sur leur époque.

Madame de Lamoignon.
Epouse du Premier Président du Parlement de Paris, elle recevait tous les pauvres en son magnifique hôtel particulier. "Vous allez nous réduire à la mendicité", gémissait le Président. Leur fille quêtait jusqu'au Roi Louis XIV pour les pauvres de M. Vincent.
Mais les noms des 240 Dames de Charité de Paris seraient tous à citer. Les grandes entreprises charitables de M. Vincent n'auraient pas été possibles sans elles. Comme Melle Pollation, Mme de Villeneune, Melle de Lamagnon, Mme Fouquet, Mme Seguier, Mme de Brenne, Mme de Herse, Mme de Traversay, Melle Viole, ....

Saint Vincent De Paul Les Fondations